Du 20/11 au 26/11
Depuis l'archipel de Raja Ampat, c'est un long périple pour aller randonner sur les volcans de l'île de Java. Nous souhaitons commencer par le Bromo, dans le parc national de Bromo Tengger Semeru et faire ensuite le Kawah Ijen, plus à l'est. Pour cela, nous décidons de faire un arrêt d'une journée entière dans la ville de Surabaya. Il faut savoir qu'une autre option consiste à aller plus à l'ouest, dans la ville de Yogyakarta, mais compte tenu de notre timing, nous avons opté pour Surabaya.
Du 20/11 au 22/11
Etape 1 : Surabaya
Surabaya est une "grande" ville située à l'est de l'île de Java. Pour s'y rendre, nous prenons l'avion depuis Sorong, faisons une escale à Makassar (capitale de l'île de Sulawesi), et attérissons à Surabaya le soir, où nous prenons un taxi (240k Rp) pour nous rendre à notre hôtel : le Moscha Hotel. La journée fut très fatiguante, nous avons pris dans l'ordre depuis notre homestay à Raja Ampat : une pirogue, un scooter, un ferry, un taxi, un avion, un autre avion, et un taxi pour arriver à notre hôtel, tout ça en une journée ! Le lendemain, nous prévoyons de passer une journée entière à Surabaya, pour nous reposer, visiter un peu et organiser notre visite des volcans. L'hôtel est bien situé, calme, bien équipé et moderne (616k Rp les 2 nuits).
Le lendemain donc, nous explorons la ville. C'est la première "grande ville" indonésienne que nous voyons. Et effectivement, c'est grand, très urbanisé, et pour la première fois en Indonésie, on voit des grands buildings. Ca circule beaucoup en voiture notamment, chose à laquelle nous n'étions pas habitués dans les autres endroits que nous avons visité où ça circulait surtout en scooter.
Pour cette journée, nous avons principalement deux choses prévues : visiter un sous-marin (et oui, c'est une des fameuses attractions ici), et se renseigner sur la manière de se rendre le lendemain à Cemoro Lawang, la ville de départ des excursions pour le volcan Bromo.
Le sous-marin de Surabaya
Le KRI Pasopati est un ancien sous-marin de conception soviétique livré à la marine indonésienne en 1962. Il était principalement utilisé pour transporter des marines et des armes pour l'armée de terre indonésienne dans l'ouest de l'Irian (ancienne Nouvelle-Guinée néerlandaise abandonnées en 1962). Au cours de ces opérations, il fut grandement endommagé et finalement retirée en 1994 et démonté, déplacé et remonté en 1998 à Surabaya pour en faire un navire musée.
La visite est sympa. Elle coûte seulement 15k Rp par personne. On peut vadrouiller librement dans le sous-marin et on explore les différentes salles : salles des torpilles, salle des machines, salle des communications, dortoirs, toilettes, salle de navigation avec le périscope qui fonctionne encore même si l'image est très floue... C'était assez sympa, on a croisé une école qui visitait également. On a bien rigolé lorsque les petits indonésiens nous disaient merci ("terima kasih") de les laisser passer ou de prendre une photo avec eux et qu'on répondait de rien ("samah samah") en indonésien sous leurs yeux ébahis et leurs rires. Le jardin alentours est sympa aussi. La visite en tout ne dure pas plus d'une heure sauf si vous êtes vraiment très très intéressés par les sous-marins et regardez le moindre boulon du navire ! Bref, on a passé un bon moment.
On a ensuite vadrouillé dans les rues un peu au hasard pour explorer, et on s'est également rendu à la gare pour se renseigner sur les moyens de transport. On a finalement trouvé deux billets de train depuis Surabaya pour Probolinggo où il nous faudra encore prendre une navette pour se rendre dans les montagnes (j'y viens plus tard). Petite annecdote, comme ça commence à faire un peu de temps maintenant qu'on vadrouille en Indonésie, on a appris à compter jusqu'à 10, voire un peu plus. Enfin c'est surtout Allison, moi j'ai une mémoire de poisson rouge ! Du coup, quand on a donné nos numéros de passeport au guichet en Indonésien, il était ravi! Le guichetié de la gare était super sympa et nous a bien aidé. Du coup, on doit prendre un train le lendemain vers 5h30 du matin, pour un trajet de 2h. Cela nous coûte seulement 54k Rp pour 2, et en prime on est content car c'est le moyen de transport que nous n'avions pas encore testé dans notre périple indonésien.
Le lendemain, levés très tôt donc en pleine nuit ("4h du matin") et départ à pied pour la gare, située à 20min de l'hôtel. C'est un peu long avec nos gros bagages. Arrivés sur place, on se renseigne sur le numéro de quai et on va s'installer. On attend, on attend et on a l'impression que le train sera un peu en retard. On demande à un agent sur le quai qui nous confirme bien qu'on est sur le bon quai et que le train va arriver. Mais il n'arrive pas ! On se dit tient, on a des points communs avec la France (oui, je travaille à la SNCF, non je n'aime pas non plus quand les trains sont en retard !). Du coup on va embêter l'agent sur le quai toutes les 10 minutes, il doit nous détester ! En même temps il est "6h00 du matin", 30 min après l'heure de départ prévue de notre train, et une navette nous attend à Probolinggo.
Dans l'attente, on regarde les trains défiler, c'est assez drôle, car il y a des porteurs qui courrent après le train lorsqu'il arrive pour entrer dedans en marche et proposer leurs services aux voyageurs, notamment pour porter leurs bagages. Il y a aussi des agents qui montent sur le toit avec une échelle pendant l'arrêt à la gare pour recharger l'eau ou réparer je ne sais trop quoi. Ils doivent vite descendre lorsque le train repart! C'est vraiment très différent de chez nous et des normes de sécurité de la SNCF !
Après environ 45min d'attente, on se rend enfin compte qu'il est en réalité 1h de moins ici, on s'est carrément planté de fuseau horaire depuis notre arrivée à Surabaya et on vit comme s'il était 1h de plus ! On se marre bien et on est soulagé. Bon un peu honte quand même par rapport à l'agent sur le quai qu'on a pas arrêté d'embéter. Il doit nous prendre pour des neuneus ahah. Notre train arrive donc bien à "6h30", donc 5h30 en heure réelle, et donc à l'heure prévue ! On s'installe dans le train, et là promis je ne me moquerai plus de l'espace des carrés SNCF en 2ème classe ! Ici ce sont des carrés de 6 places, mais avec environ 30cm entre les sièges se faisant face et en largeur à peu près la même taille que les carrés 4 places SNCF. Et bien on est content de faire seulement 2h de voyage ! Et encore, j'ai bien mal un peu partout à l'arrivée ! Mais c'était un expérience sympa tout de même.
Du 22/11 au 24/11
Etape 2 : Le Bromo
Depuis la gare de Probolinggo, il y a plusieurs options pour rejoindre Cemoro Lawang : taxi classique, navette depuis la gare de bus (qui n'est pas à côté de la gare), excursion, etc. Pour notre part, on ne voulait pas se compliquer la vie, on a passé déjà beaucoup de temps dans les transports récemment, à trimbaler nos valises partout avec nous. Du coup, l'hébergement que nous avons choisi à Cemoro Lawang, le Cahyo Homestay, nous a directement proposé de nous envoyer une voiture privée à la gare, pour 300k Rp (1h30 de trajet dans les montagnes). Ce n'est probablement pas l'option la moins chère, mais le prix reste raisonnable et on n'a rien à faire ! Si jamais vous passez là-bas et choisissez une option qui part de la gare routière de Probolinggo, attention aux arnaques. De ce que nous avons lu pendant nos recherches, c'est un endroit où on se fait beaucoup démarcher et où il y a quelques arnaques pour vous faire payer plus cher votre trajet.
On a donc choisi Cahyo Homestay qui a de très bons commentaires récents sur Booking, tout en restant dans un prix très raisonnable pour le lieu (550k Rp les deux nuits). Toujours pendant nos recherches, on a constaté que de toute manière les hôtels sur place sont beaucoup trop chers pour ce qu'ils proposent. Niveau rapport qualité/prix, on se dit avec le recul qu'on a fait un très bon choix.
La chambre est simple mais assez spacieuse, et il y a de l'eau chaude, ce qui n'est pas chose courante ici. De plus, l'hôte est super sympa et très aidant. Il nous a bien renseigné sur les itinéraires à pieds et les endroits à ne pas manquer. En prime, on se retrouve sur le bord du cratère, avec devant les yeux la Pasir Lautan, la mer de sable du Bromo et plus loin, le Bromo qui dégage un énorme nuage de fumée. Je dois avouer que d'avoir cette vue dès qu'on arrive au homestay, c'est vraiment marquant ! Ca promet de belles choses pour la suite ! Petit conseil, si vous cherchez un hébergement là-bas : dès 3h du matin, c'est le défilé des jeep dans la ville pour emener les hordes de touristes faire leurs excursions. Mieux vaut trouver un hébergement, à l'instar de Cahyo Homestay, qui ne soit pas sur l'axe routier principal si vous prévoyez de dormir toute la nuit, ce qui a été notre cas pour la deuxième nuit.
Il faut un permis pour entrer dans le parc national. Il y a un portail gardé à l'entrée, à gauche juste après la fourche dans la ville. Comme nous étions arrivés en taxi, le taxi s'est arrêté pour nous laisser faire les papiers. Le permis coûte 220k Rp par personne. Il faut savoir que si vous logez avant cette porte, techniquement il n'y a pas besoin du permis. Cependant le permis est quand même obligatoire pour aller sur la mer de sable et au volcan. Si vous allez dans ce coin et que vous faites des recherches, vous verrez inévitablement qu'il y a des "astuces" pour contourner en accédant à la mer de sable par des champs. Comme on ne souscrit pas au non paiement de l'entrée à un parc national, on ne donnera pas plus d'infos ici. Le tarif n'est pas exhorbitant (14€ par pers.) et ça vaut vraiment le coup. On a déjà vu dépense plus questionnable dans ce pays ! Donc ne contournez pas et savourez ces paysages incroyables en toute légalité :)
Le jour de notre arrivée, nous avons passé la moitié de la journée à dormir, étant levé depuis 3h du matin (et non pas 4h comme on pensait!). On a un peu visité Cemoro Lawang, c'est surtout sympa pour la vue sur le volcan. Côté restaurants, il n'y a pas 50 options. Un des plus réputé est Kusuma Kitchen (à droite après la fourche) où l'on a mangé plusieurs fois dont le midi ce jour là. Il est très bien, pas trop cher et la carte est variée. On recommande. On a aussi mangé le soir au restaurant de l'hôtel Bromo Permai 1. C'était l'heure du match de coupe du monde opposant l'Argentine à l'Arabie Sahoudite. Ce sera le seul match que l'on verra de la coupe du monde d'ailleurs, celui où le futur gagnant perd ce soir là ! Le service était un peu long, mais on a plutôt bien mangé. J'ai pu tester un mélange étonnant : le beignet banane chocolat emmental !! Je sais que ça parait improbable comme mélange, mais c'était pas si mal...
Le réveil sonne très tôt le lendemain, à 2h50 du matin (cette fois on a vérifié le fuseau horaire !). Au programme, une randonnée vers King Kong Hill de nuit, de manière à être sur place pour le lever du soleil, celui-ci se levant aux alentourts de 5h15 du matin à cette période de l'année, King Kong Hill est un belvédère situé sur les bords du cratère à 2600m d'altitude. C'est le spot connu du coin pour son lever de soleil sur la mer de sable et les volcans du parc.
Après une petite randonnée montante d'1h30 à la frontale, on arrive parmis les premiers sur le belvédère.
En moins de 30 minutes, ça se remplit de monde. Les premiers rayons de soleil apparaissent, malgré un temps un peu voilé. La vue est sublime. On peut apercevoir le Bromo et sa fumée mais aussi plus loin le Semeru, autre volcan très actif d'Indonésie. Au premier plan, plus vert, c'est le Batok, non actif. On a aussi un bel aperçu de Cemoro Lawang, parcourus par des nuages plongeant dans le cratère. Les couleurs du ciel et les reliefs superposés des massifs volcaniques d'Indonésie sont magnifiques.
On décide de continuer un peu dans les hauteurs derrière King Kong Hill avant de redescendre. A la descente, on découvre le paysage que l'on a entraperçu de nuit. On croise aussi des paysans qui nous font coucou. Comme il est l'heure du petit déj, on s'arrête à Kusuma Kitchen pour nos désormais inévitables pancakes banane chocolat...
Après une micro sieste en repassant par Cahyo Homestay, on part pour la mer de sable. Mine de rien il n'est que 9h! On prend une route juste en dessous le homestay et après 1km de descente, on se retrouve à l'entrée de la mer de sable. Le paysage est bluffant et immense. Il est parcouru par les Jeeps qui ramènent les touristes non marcheurs de King Kong Hill et par des cavaliers à cheval. C'est une autre option pour visiter la mer de sable. Comme on se pose toujours des questions sur la manière dont sont traités les animaux derrière ce business, on choisit comme souvent nos pieds comme moyen de transport !
On traverse un véritable désert de sable volcanique qui, petit à petit, commence à monter vers le cratère. Le sol sableux se fissure pour laisser place aux crevasses et monticules de lave séchée. On est bien au coeur d'un volcan ! L'ascension se termine par de longs escaliers qui mènent sur les crêtes du cratère du Bromo.
Un petit interlude sur le Bromo avant de continuer. Son altitude est de 2329m, son diamètre est de 800m et sa profondeur de 200m. C'est un stratovolcan construit par plusieurs couches de lave : ce type de volcan est souvent caractérisé par des pentes abruptes et une forme conique. Pour la pente abrupte, il suffit de voir l'escalier terminal ! A titre d'exemple, le Vésuve qui a détruit Pompéï ou la Montagne Pelée qui a détruit Saint-Pierre sont aussi des stratovolcans. Enfin, le Bromo tient son nom du Dieu créateur de l'Hindouisme : Brahma. Sa dernière éruption date de fin 2021. Il est toujours très actif aujourd'hui.
Au sein du cratère, on entend le bruit assourdissant et impressionant de la roche qui boue et on peut apercevoir du souffre et être au plus près de la fumée. Selon le sens du vent, il faut quand même faire gaffe à la fumée. La crête est pourvue d'une rampe de sécurité car elle n'est pas très large. Si vous êtes à l'aise avec les hauteurs, il est possible de continuer sur la crête jusqu'au point le plus haut du cratère (mais sans rampe de sécurité). La vue de là-haut est à tomber, et on se sent très, très petit à côté de ce monstre de la nature. Selon les périodes, il peut pleuvoir des cendres et le sol blanchit. Prévoir dans ce cas de quoi se couvrir les yeux et la bouche.
On redescend en passant par le temple aperçu à l'aller mais on ne pouvait pas accéder à l'intérieur. On a aussi vu des visages dessinés dans la roche volcanique. Après cette journée bien complète et un dernier repas à Kusuma Kitchen, direction le dodo car notre épopée volcanique à Java n'est pas terminée !
A noter que pendant notre épopée volcanique, l'ouest de l'ile de Java a été touchée par un séisme dévastateur qui a coûté la vie à pas mal de personnes. De notre côté, heureusement pour nous, on a rien senti car on était assez loin, mais ça ne rassure pas non plus. On ne peut s'empécher de penser à ces pauvres personnes et avoir une petite pensée pour elles en écrivant ces lignes. C'est bien triste tout ça.
Du 24/11 au 26/11
Etape 3 : Le Kawah Ijen
Le Kawah Ijen est un volcan situé bien plus à l'Est de Java. Pour y aller depuis le Bromo, nous avons préféré reprendre le train depuis la gare de Probolinggo. Notre hôte nous a pris en charge comme à l'aller avec un taxi à 300k Rp pour la gare depuis Cahyo Homestay. De là, nous avons pris un train à 65k Rp à 2 pour la ville de Banyuwangi depuis laquelle partent la plupart des excursions pour l'Ijen. Une fois sortis de nos 4h dans la boite à Sardine sur rail, nous sommes récupérés en voiture par notre hôte du Banana Homestay (50k Rp).
On a choisi le Banana Homestay parce qu'il a de très bons commentaires récents et est très réputé parmis les backpackers. Il propose l'excursion à l'Ijen à un prix raisonnable et fait petit déj et restaurant. C'est un hébergement géré par Fryda et son mari Imron et leurs enfants/staff. Pour donner le ton, à notre arrivée on demande le code du Wifi et Fryda me répond "your name" (en anglais : "ton nom"). Comme je suis un peu fatigué forcément je tappe mon nom mais ça marche pas. J'essaie avec mon prénom, sait-on jamais... ça marche toujours pas. Je regarde Fryda en lui disant que je galère. Elle me redit que le code c'est "your name", en souriant. ça y est la lumière s'éclaire et on prend un bon fou rire avec Fryda ! Je tappe donc "your name" et ça fonctionne ! Les présentations sont faites.
La chambre est très sympa, propre et bien décorée. L'espace communs à l'extérieur est bien aménagé également. La carte du restau est très bien à des prix défiant toute concurrence ! On est super content de notre choix d'hébergement, on ne peut que le recommander ! On a payé seulement 280k Rp pour 2 nuits, c'est un super rapport qualité-prix.
En arrivant, on informe Fryda que l'on souhaite faire l'excursion pour le volcan. Aucun soucis, rendez-vous 23h30 le soir même pour le départ ! Bon ben il n'y a plus qu'à aller dormir toute la journée ahah. On a donc pas fait grand chose ce jour là mais, avec la fatigue déjà accumulée sur le Bromo, c'est très bien comme ça. L'excursion nous côute 650k Rp pour deux. On est dans un groupe de 10 personnes avec le guide.
On part donc pour explorer le cratère du Kawah Ijen, au sein du volcan Ijen. C'est un cône volcanique, explosif et actif, très particulier et un peu unique en son genre ! En effet, il est réputé pour la possibilité d'y voir des flammes bleues durant la nuit ! Autre élément remarquable, il contient une solfatare (terre de souffre rejetant des fumées de souffre toxiques) dans laquelle se trouve le lac le plus acide au monde avec un pH de 0,2. Cette solfatare est à l'origine de la présence de nombreux mineurs ici qui descendent dans le cratère pour y remonter des paniers remplis de souffre et portés sur l'épaule. Ces mineurs sont des villageois de la caldeira de l'Ijen, ils extraient des blocs de minerai de souffre avec des barres à mine et remplissent leurs paniers qui peuvent peser jusqu'à 80kg. Sincèrement, je suis hyper impressionné et à la fois un peu triste pour ces hommmes qui font un travail éreintant pour une bouchée de pain. Et quand je dis éreintant, c'est un euphémisme...La solfatare et le lac dégagent des vapeurs hautement chargées en acide sulfurique, dioxyde de souffre, acide chlorhydrique (etc.) qui ont pour effet d'attaquer la peau, les yeux, les poumons, etc. L'espérance de vie de ces mineurs est entre 40 et 50 ans...
Au final, ça fait donc beaucoup de raisons pour nous d'aller explorer cette curiosité de la nature. Mais compte tenu de ces éléments remarquables mais poteniellement dangeureux, il est très recommandé (on nous a même dit que c'était obligatoire) d'y aller avec un guide pour descendre dans la solfatare. Il n'est pas forcément obligatoire d'avoir un guide si l'on y descend pas (mais vous rateriez quand même quelque chose !).
Le minibus arrive au Banana Homestay vers 23h30 comme prévu et nous embarquons avec d'autres personnes. On ramasse d'autres personnes à d'autres homestays alentours jusqu'à être 10 dans le minibus et on part pour l'Ijen. Autant dire qu'à cette heure-ci c'est pas la foire dans le minibus ! Tout le monde dort ! Vers 2h du matin, on a un briefing et on rencontre notre guide prénomé Souley (je ne sais pas si ça s'écrit comme ça). J'accroche assez vite avec lui, il est hyper avenant, très marrant, souriant, parle bien anglais et nous donne de bonnes informations. On nous équipe également avec un masque à gaz qui ne sera nécessaire que pour la solfatare.
Petite anecdote, on retrouve dans notre groupe de dix deux personnes que l'on a rencontré au Bromo (une chamogniarde et un vosgien). Il faut savoir que l'enchainement Bromo-Ijen est quand même un grand classique des voyageurs.
On attaque la montée à la frontale pour se rendre jusqu'au bord du cratère. Ca passe vite car on discute pas mal avec Souley qui arrête pas de faire des blagues. Il nous a notamment sorti un magnifique "Bouge ton cul" en français en rigolant durant la montée. On a eu droit aussi au "C'est parti mon kiki". Tout le monde a bien ri. Du coup on s'est un peu senti obligés de lui apprendre d'autre termes littéraires issus de la poésie française. Entre autres, on lui a appris "En voiture Simone". On espère qu'il aura l'occasion de la sortir le lendemain s'il a des français dans son groupe ! Pour ma part, j'ai appris plein de choses également notamment comment on dit "magnifique" en parlant d'un paysage, "attention ça glisse", "tu es magnifique" en parlant d'une femme ou d'un homme (pas le même mot) et d'autres mots que j'ai déjà oublié. On a révisé nos chiffres également, j'ai été impressionné par le fait qu'il sache compter jusqu'à 100 en français. Je lui ai donné l'astuce pour la suite et lui nous a aidé pour compter au delà de 10 en indonésien. Bref, on est vraiment tombé sur un super guide. On s'est aussi amusé des indonésiens qui proposent de monter les touristes en pousse-pousse sur le début de la montée, le sentier le permettant. On entend souvent des "taxi taxi" !
Après notre arrivée sur le bord du cratère, il est maintenant temps de descendre dans la solfatare. Il fait toujours bien nuit, et on observe un défilé de frontale devant nous se dirigeant vers le coeur du volcan. Petit à petit ça commence à sentir l'oeuf pourri, odeur caractéristique des émanations de souffre. La fumée et le minerai jaune commencent à apparaître. On croise des mineurs qui sont en train de remonter avec leurs deux paniers de souffre portés sur les épaules. On fait bien en sorte de ne pas les gêner et leur laisser le passage. On finit par arriver au bord du lac au sein de la solfatare, devant un spectacle étonnant : des éclairs bleus et une rivière de flammes bleues sortent de la Terre !
Les flammes bleues électriques de l'Ijen, dont l'incandescence est très inhabituelle pour un volcan, sont dues à la combustion du gaz sulfurique au contact de l'air lorsque la température dépasse les 220 degrès Celsius. Sur les berges du lac de l'Ijen, à quelques mètres au dessus de l'eau, la température des gaz montent à près de 600 degrés. De ce fait, le phénomène de combustion peut même entrainer l'apparition de flammes de plus de 5 mètres de hauteur. Des tuyaux ont d'ailleurs été installés sur la solfatare pour condenser le gaz qui finit par se liquéfier et cristalliser pour donner le minerai jaune ramené par les mineurs. Attention, ce phénomène de flammes bleues n'est visible que de nuit !
Le jour se lève petit à petit, et il est temps de remonter. Le spectacle des couleurs qui apparaissent durant la remontée est splendide. Et ce nuage de couleur gris-jaune est étonnant et donne à la scène un aspect fantastique. Le lac devient de plus en plus bleu laiteux et on finit par revenir sur le bord du cratère pour avoir une vue panoramique des lieux arpentés durant la nuit. C'est très beau, on est ravi d'être là. On fait quelques photos avec le groupe et avec notre guide avant de redescendre au minibus. Même durant la descente le paysage est beau, passant d'un univers rocailleux et volcanique à un univers plus vert et forestier.
Voilà, on passe l'entrée, ou plutôt la sortie du parc et nous voici dans le minibus et plus tard de retour à Banana Homestay pour dormir ! Et oui, on a passé une nuit blanche et on est rentré vers 9h du matin !
Cette expérience dans la lignée du Bromo fut extra ! On est bien fatigué après toutes ces nuits passées dehors sur les volcans. Le lendemain, après avoir dit au revoir à Fryda et nos hôtes, Imron nous emmène au port pour rejoindre Bali (35k Rp). Il nous prend notre billet de ferry (34k Rp à deux) et on embarque dans le ferry direction Bali et la ville de Pemuteran qui sera notre destination détente pour ces prochains jours.
Pour voir toutes nos photos de Java, c'est par ici pour Surabaya, ici pour Bromo , et là pour Ijen !
Ce qu'on a le plus aimé :
- Les paysages volcaniques à couper le souffle
- Les homestays choisis à Bromo et Ijen : Cahyo et Banana
- Les chouettes rencontres sur la route (voyageurs, guide, hôtes)
Ce qu'on a moins aimé :
- La météo parfois un peu capricieuse, mais globalement ça allait
- On aurait bien dormi une heure de plus à Surabaya, mais c'est notre faute !
- L'espacement des sièges dans le train indonésien !!!
Hébergement | Localisation | Prix par nuit | Notre appréciation | Commentaire |
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Moscha Hotel Surabaya Gubeng | Surabaya | 308 000 Rp (19€) via Booking.com | 4/5 | Hôtel avec chambre classique. Calme, équipé, bien pour deux nuits de passage et se reposer. Wifi pas top depuis notre chambre. |
Cahyo Homestay | Cemoro Lawang | 275 000 Rp (17€) via Booking.com | 4/5 | Bonne localisation (la vue waouw !), super rapport qualité-prix pour Cemoro Lawang, hôte très aidant. Eau chaude ! Chambres rudimentaires, manque un peu de meubles. |
Banana Homestay | Banyuwangi | 140 000 Rp (9€) petit déj compris via Booking.com | 4,5/5 | Rapport qualité-prix IMBATTABLE ! Propose des services et excursions de qualité. Restau bon et pas cher. Déco sympa. Famille adorable. Eau froide et pas de clim par contre (ventilateur). |
1 Commentaires
Je découvre votre blog sur le tard, mais quel enchantement! De nombreux reporters pourraient s'inspirer de votre super contribution! Bonne suite :)
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